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dimanche, 13 novembre 2016 23:56

Des visages en pleine face...

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« Crash Noise », inspiré de la vie de l’artiste, plongé dans le coma à la suite d’un très grave accident. « Crash Noise », inspiré de la vie de l’artiste, plongé dans le coma à la suite d’un très grave accident. Photo Francis REINOSO

Le salon d'art de Seloncourt bat son plein jusqu'à dimanche prochain. Gros plan sur un des 25 artistes exposants, le singulier Montbéliardais, Yannick SEITZ.

"On dirait que tu te promènes dans tous tes tableaux"  La vérité sort de la bouche des enfants. C’est un petit qui a livré à Yannick Seitz cette analyse, alors que le Montbéliardais présentait, récemment, une partie de son nouveau travail - "En -Transit" - à Vieux-Charmont. aujourd’hui, l’homme, alsacien d’origine, bien connu comme artiste dans l’Aire urbaine depuis 2009, expose au salon d’art de Seloncourt, le rendez-vous le plus important du pays de Montbéliard.

Des stigmates à l’espoir

C’est une première pour lui et l’occasion aussi de présenter, dans ce bel écrin, ses nouveautés : les silhouettes qui colonisent toutes ses œuvres. On les trouve dans ses sculptures métalliques mais aussi au détour de ses toiles, qu’il s’agisse de collages, photos, peintures et même de sa der- nière passion, les plaques métalliques offset. Partout, plus ou moins discrètement, se baladent, en ombres ou en lumières, ces étranges figures. Longilignes, énigmatiques, curieuses. Comme lui.

Yannick Seitz, ancien publiciste, victime d’un très grave accident de voiture il y a vingt ans qui, après avoir failli lui ravir la vie, lui a donné un nouveau sens, reconnaît tout à fait la dimension autobiographie, personnelle de son travail. Ainsi, un superbe triptyque, il montre des silhouettes

émergeant vaguement sur des plaques métalliques qui s’oxydent peu à peu (comme le monde ?) lui a été inspiré par un exil parisien où il s’est senti très anonyme. Ultramoderne solitude...

L’intensité de la démarche frappe à la fois les yeux et l’esprit. Plus ancien mais non moins intéressant son travail sur les visages en témoigne. Toujours en triptyque, sa face, en sérigraphies, se dévoile à l’entrée du salon seloncourtois (« Crash Noise »). « Certains spectateurs le prennent de manière négative. Pas moi », explique-t-il. « Le premier tableau, ce sont les stigmates, les cicatrices de mon accident, le deuxième la guérison, le dernier moi aujourd’hui. »

Si les thèmes abordés par l’artiste sont plutôt classiques, la forme, elle, ne l’est jamais. Sur des pochettes de disques, il met des ondes sonores en mouvement (superbe), détourne le numérique ou la technologie des imprimeurs, encre, dessine, colle des photos sur des plaques métalliques. Et mêle souvent le tout dans un délire créatif.

Prochain défi : réaliser des tableaux « à partir de techniques mixtes, sur des thèmes d’actualité », dit-il soucieux de ne pas trop en dévoiler, les prendre en photo, tirer des épreuves aux mêmes dimensions que l’œuvre avec des machines offset non alignées et exposer le tout. Où et quand ? En janvier, espère-t- il, dans le cube de béton montbéliardais de bureaux en construction.

Au-delà de ce coup d’éclat, 2017 sera pour Yannick Seitz l’année de la jeunesse : des élèves de composition et piano du conservatoire de Belfort vont travailler à partir de trois de ses œuvres (pour l’inspiration) et une classe de maternelle de Vieux-Charmont attend ses interventions. La silhouette se baladera demain en classe.

Sophie DOUGNAC

L'Est Républicain dimanche 13 novembre 2016

Photo Francis REINOSO

Le rendez-vous

Entre 4500 et 5000 personnes - dont plus de la moitié de scolaires, venus de toute l’agglomération montbéliardaise sont attendues, jusqu’à dimanche prochain, au 36e salon d’art de Seloncourt, à la salle polyvalente. 25 artistes, essentiellement des peintres, y exposent près de 200 œuvres.

Ouvert en semaine de 16 h à 19 h. Samedis, dimanches et joursfériésde13hà19het dimanche 20 novembre de 13hà18h.